Stéphane Martin répond froidement aux attaques de Willy Sagnol sur le site du Haillan et les 35 heures
La radio GOLD FM diffuse la réponse de Stéphane Martin, président des Girondins de Bordeaux (depuis 2017), à Willy Sagnol, ex entraîneur du club (2014-16), qui a vivement critiqué le fonctionnement du FCGB et ses structures d’entraînement.
« Je ne pense pas qu’aujourd’hui le problème des Girondins soit l’état des terrains ou des installations qui ne permettraient pas aux joueurs de passer toute la journée au club. Peut-être que dans certains très grands clubs il y a des résidences hôtelières qui permettent ça, mais soyons réalistes : je pense qu’on est dans la fourchette haute en termes de qualité des installations. Les terrains ne sont peut-être pas parfaits, mais sur les 14 clubs qui nous précèdent actuellement au classement de Ligue 1 je ne suis pas persuadé qu’ils aient tous des meilleurs outils de travail que le Haillan. Donc je ne pense pas que ce soit ça le problème des Girondins.
(…) SI j’ai été déçu par ses attaques ? J’ai surtout été surpris, sincèrement. Après, je ne le connais pas Willy Sagnol, et je manque de recul par rapport au fait que je ne connaisse pas les installations d’autres clubs. Mais on discute beaucoup, et quand des joueurs arrivent ici ils sont plutôt bluffés positivement par la qualité du site. Il serait obscène de critiquer le Haillan, par rapport à la moyenne des outils de travail des autres clubs nationaux. Après, ce que Willy Sagnol a dit sur les 35 heures me gêne un peu plus, car il envoie en pâture les employés du club, qui sont – en moyenne – très dévoués aux Girondins. L’organisation d’un club et d’une équipe pro est compliquée, par définition, car il n’y a pas beaucoup d’horaires. Mais il y a des déplacements, et des heures légales à respecter pour les salariés. Et en tant qu’employeur on se doit de respecter la loi.
Le souci, il tient plus à la loi qu’à la volonté des employés… Je pense que beaucoup d’employés du club, et surtout ceux qui gravitent autour de l’équipe pro, seraient prêts à travailler 48 heures de suite, sans prendre de jour de repos. Et avec notre nouveau DRH (directeur des ressources humaines, NDLR), on a regardé tout ça : globalement les gens ne prennent pas leurs vacances aux Girondins. Mais la loi fait qu’on ne peut pas priver des gens ayant travaillé jusqu’à 2 heures du matin ; pour revenir de déplacement à 9 heures du matin ; de leur temps de récupération légal. Après, je n’ai pas vu l’émission, mais des retours que j’ai eus, tel que c’est présenté, Willy Sagnol tend à dire que les employés rechignent à travailler. Ce n’est pas du tout le cas. Mais si, ponctuellement, il s’est vu répondre que, sur un décrassage, il ne pouvait pas avoir autant de kinés qu’il désirait ; probablement que ça a dû arriver… Dans ce cas, la critique serait qu’on devrait en avoir un de plus. Mais là, la présentation qui est faite va vers un discrédit des individus, et je trouve ça injuste. Encore une fois, si on demandait aux kinés de revenir au Haillan à 7 heures du matin, après un match, ils le feraient… Mais la loi est la loi. On n’est pas au-dessus d’elle car on est un club de football professionnel. Et on a, aussi, des logiques budgétaires. En tout cas, je tenais à réagir sur la qualité et la réalité de l’engagement des salariés du club derrière l’équipe première. »