Christophe Dugarry : « Je ne vais pas me faire des copains, mais je m’en fiche »
Il en a « marre de toujours devoir monter au créneau », mais…dans le magazine ‘France Football‘ de cette semaine, l’ancien attaquant des Girondins de Bordeaux, Christophe Dugarry, vide encore son sac concernant la gestion de son club formateur.
« Le club il est désorganisé, sans idées. Mais la situation actuelle, bien sûr, ne me surprend pas. Je sais comment ça travaille. Et personne ne s’en offusque, tout le monde trouve ça normal. Je ne vais pas me faire des copains, mais je m’en fiche. On ne prend pas des anciens parce qu’ils ont porté le maillot de Bordeaux, on les embauche parce qu’ils sont compétents. Il ne faut pas des anciens qui ne savent pas où aller. Je ne parle pas pour tout le monde… Surtout, il faut un chef fort, qui va montrer la direction, qui fixera les objectifs. Tu n’as jamais eu un grand club sans un grand président. C’est lui qui assume toutes les responsabilités et les choix. Si Monsieur de Tavernost gérait M6 comme il mène le club, cela ferait longtemps que la chaîne n’existerait plus ! Ce club a perdu toute ambition. Ça fait combien d’années que Bordeaux n’a pas sorti un joueur de niveau international ? Tout le monde sentait que cela allait arriver.
Je pense que la meilleure période des Girondins remonte à la collaboration de Jean-Louis Triaud avec Charles Camporro (ancien directeur sportif, qui a passé plus de 15 ans au club). Il y avait un vrai directeur sportif, Camporro avait une vraie vision du football, une vraie ambition. Il allait chercher des joueurs comme Savio ou Pauleta. Jean-Louis Triaud a, ensuite, décidé de fonctionner sans directeur sportif, parce qu’il en avait marre de trancher. Ce n’était pas dans sa nature, lui le vrai gentil. Il a fait ce choix pour éviter les conflits, en constatant que cela avait bien marché avec Laurent Blanc. Mais c’est parce que Laurent Blanc avait une idée du rôle d’entraîneur un peu à l’anglaise. On a, depuis, donné tous les pouvoirs au coach. Il gère tout. C’est une énorme erreur. Ce n’est pas lui qui doit décider de tout le recrutement. Il doit y avoir un directeur sportif qui connaisse le milieu, les agents, les joueurs, et qui doit savoir comment leur parler, avec de l’expérience, en maîtrisant les langues étrangères. »