La mise au point de Jean-Louis Triaud

 

1. LES DERNIÈRES DÉFAITES A NICE ET A LORIENT

 

« Que les auditeurs se rassurent, je ne reste pas inactif et j’aurais pu poser parfois les mêmes questions que les supporters. Mais les mots n’ont qu’une certaine portée, l’important ce sont les actes sur le terrain, c’est ça qui donne des résultats plus ou moins intéressants. J’ai du mal à comprendre comment on peut rester 20 minutes efficaces, organisés, être maîtres du terrain et tout à coup, après un but, se désunir et disparaître comme ce fut le cas à Nice ou Lorient. J’en arrive presque à redouter qu’on marque en premier car derrière on se liquéfie… Évidemment que les joueurs sont interpellés, bousculés. On passe à de la bouillie de football. Qu’est-ce qu’on peut faire pour changer ça ? On n’a pas le droit de les battre ou de les pénaliser financièrement (rires). On essaie de leur faire prendre conscience de ces carences, de les stimuler. Mon rôle devrait être de les réconforter quand il y a un faux pas de temps en temps en leur disant que ce n’est pas grave, mais je suis obligé de râler, d’exiger, de critiquer. Je suis comme un supporter. Si on avait l’explication, on aurait appliquée la solution.

Est-ce qu’aucun joueur ne se sent investi du droit de parler à ses partenaires pour exiger davantage ? Je pense qu’il y a un défaut de communication. Et quand on perd le fil, chacun y va de sa tentative d’exploit individuel au lieu de rester bien collectif. On devient bête dans la gestion du jeu. Quand je vois Valère Germain, qui ne me paraît pas très grand, marquer un but de la tête entre deux gars d’1,90 m alors qu’il est tout seul, ça me paraît vraiment étonnant… Je ne sais pas si c’est une faute professionnelle, ou un manque d’attention, de concentration, de complicité à cause du manque de vécu entre Pablo et Pallois… (…) On ne sait pas assumer le rôle de favori. On ne sait qu’assumer le rôle d’outsider. Mais les maux dont on souffre : manque d’organisation, d’agressivité, équipe coupée en deux, je les lis chaque semaine dans la presse pour beaucoup d’équipes. C’est un vrai mal dans le football, pas qu’à Bordeaux. »

 

2. LES SOUCIS D’ÉTAT D’ESPRIT DES JOUEURS

« Je ne crois pas qu’ils privilégient l’Europa League et qu’ils soient dans ce schéma de réflexion de séparer championnat et Coupe d’Europe. Je peux tout de même comprendre un peu le comportement de nos joueurs, car face aux grosses équipes on fait des résultats parce que les adversaires jouent pour gagner, acceptent le jeu, ouvrent des espaces. Contre des équipes qui restent à 10 derrière, quand on est dans le rôle du favori on n’y arrive pas, on manque de patience. Paris n’est pas un modèle pour moi mais parfois leur première mi-temps est on ne peut plus chiante car ils prennent leur temps, ils construisent, nous non. On essaie de poser les choses, et puis à un moment ça dérape parce qu’il y en a un qui veut dribbler quatre joueurs pour aller marquer tout seul, ou qui tente une passe impossible, alors qu’on demande de la patience et de la construction. J’échange beaucoup avec le coach, qui est ouvert au dialogue, qui partage, qui communique. C’est compliqué dans ce métier de répéter, de parler sans arrêt des mêmes choses. En 20 ans, j’en ai vu des entraîneurs, et tous se demandent la même chose : comment faire entendre un message, convaincre, traduire ce qu’on attend des joueurs pour qu’ils l’acceptent, le comprennent et l’appliquent ? Il y a des fois où l’on se tape la tête contre les murs en se demandant ce qu’il faut faire.

(…) Taper sur la table, ça ne fait que me soulager. Si ça avait été efficace on serait champion d’Europe vu tous les coups que j’ai foutus sur les tables et dans les portes. Mais ce n’est pas ça qui fait progresser l’équipe et permet de gagner un match. J’essaye de vexer gentiment les joueurs pour qu’ils se prennent en charge et, surtout, prennent conscience des choses. Est-ce qu’ils veulent être les premiers cons à offrir des victoires aux derniers ? Est-ce qu’ils veulent être la risée du championnat en perdant contre des joueurs qui gagnent 3 fois moins qu’eux ? A eux d’obtenir des résultats logiques par rapport à leur potentiel et à leurs qualités. S’ils n’y arrivent pas , ils montreront toutes leurs carences, encore une fois… Vous savez, on essaye d’être solidaires entre dirigeants et joueurs, on est toujours derrière eux pour les stimuler, les aider, les pousser, les supporter et faire en sorte qu’ils soient dans les meilleures dispositions. Après, c’est à eux de renvoyer l’ascenseur sur le terrain…

(…) Je l’ai compris tout de suite, depuis longtemps, qu’il y a un problème de motivation à Bordeaux. Mais comment donner envie ? C’est ce qu’on fait pourtant, on essaie en tout cas. Moi, à mon niveau, je tente… Mais je ne suis pas la personne la plus importante dans un club pour tout ça, c’est l’entraineur, qui s‘y consacre, lui, tous les jours. J’entends toujours ces termes récurrents d’envie. Mais on ne devrait même pas se poser la question. Est-ce qu’il faudrait leur faire peur ? Je n’en sais rien, mais est-ce qu’on a, déjà, les moyens de leur faire peur ? Comme je l’ai dit avant, on ne peut pas les sanctionner… »

 

3. LE MANQUE D’EXPÉRIENCE DE L’ÉQUIPE, NON SOLUTIONNÉ AU MERCATO D’ÉTÉ

« Le coach demande des choses, mais je n’ai pas eu beaucoup de noms proposés, et encore faut-il avoir des solutions réalisables pour recruter. Après, ce n’est pas parce qu’on est expérimenté qu’on peut devenir forcément un aboyeur. Je vois des garçons qui ont 30 ans, dix ans de carrière derrière eux, ils ne sont pourtant toujours pas des aboyeurs et ils ne le seront jamais. Le fait d’être un leader sur le terrain ça n’a rien à voir avec l’expérience. Quand vous voyez des garçons comme Varane en équipe de France, qui est très jeune, il n’a pas de problème de communication et il a une influence sur son équipe. Des joueurs comme ça, on en cherche tous ! Dans les autres équipes, les questions sont les mêmes. Les garçons qui sont de vrais leaders ne sont pas si nombreux et pour être clair, des leaders dans les entreprises ou ailleurs on n’en voit pas non plus beaucoup. La plupart des gens sont peut-être des râleurs, mais pas des leaders et le plus souvent des suiveurs.

Plasil et Carrasso, essayent
… Carrasso est loin, la plupart du temps il est à cinquante mètres du reste de l’effectif sur le terrain et c’est du de se faire entendre. Plasil, lui, a été très absent depuis le début de la saison et ne fait que revenir encore. Henri Saivet, aussi, a bien rempli son rôle de capitaine pendant un temps, mais après le comportement collectif est aussi perturbé parfois par la peur de mal faire d’un joueur. Quand un joueur ne se sent pas bien dans un match, il préfère sécuriser sa performance, quelquefois au détriment du collectif et ça c’est une erreur. On essaie de faire comprendre ça aux garçons et ce n’est pas toujours facile. (…) Moi je serais prêt à prendre un joueur de caractère qui ne serait pas très bon, mais qui valorisait tout le reste du collectif. Celui-lui ne vaudrait pas forcément très cher… Mais ces joueurs ne sont pas nombreux malheureusement. Un type comme Cahuzac, à Bastia, est extrêmement précieux pour son équipe par exemple, il insuffle la dynamique au niveau de l’état d’esprit. »

 


4. LES DÉPARTS DE FAUBERT ET PLANUS

« Il y a un coach qui décide et nous on a la faiblesse de penser qu’un garçon comme lui, qui a fait tous ces grands matches au Bayern Munich en tant que joueur, avec toutes les sélections en Bleu qu’il a eues aussi, s’y connait mieux que nous sur le sportif pour choisir qui il veut garder ou pas. Donc on a écouté ses conseils pour ne pas prolonger Julien Faubert par exemple. Marc Planus, c’est différent, car il avait une année de contrat optionnelle, mais n’a pas souhaité poursuivre sa carrière. Je suis très proche de Marc mais si je lui dis reste, et qu’il ne joue qu’un match dans l’année ça ne sert à rien… C’est un choix qu’il a fait de lui-même de partir. Le coach ne pouvait pas lui promettre un temps de jeu important car si on regarde notre défense je crois que tout le monde s’est plu à reconnaitre que Pallois était une belle découverte et que Sané, dont la blessure nous handicape, restait un joueur important. Et il y a les jeunes qui poussent : Guilbert est en Espoirs, Pellenard a été appelé au tournoi de Toulon cet été, la recrue Gajic est un champion du monde des moins de 20 ans. Il y a du potentiel dans ce secteur défensif chez nous. »

5. BORDEAUX PIRE DÉFENSE DE LIGUE 1

« On a eu pas mal de blessés aux mauvais moments et je ne crois pas que le coach ait pu, une seule fois avoir des choix à faire par rapport à une concurrence au sein d’un effectif complet, en dehors des deux latéraux gauches parfois, pour pouvoir construire sa défense. On a eu des soucis en défense centrale, oui, avec les blessures de Lamine et de Grég Sertic, et c’est pour ça qu’on a fait venir Pablo du Brésil. Voilà. »

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6. LA GESTION DE L’ÉQUIPE PAR LA DIRECTION

« M6 a fait des efforts et continue d’en faire : on perd 7 à 8 millions d’euros par an et M6 bouche les trous sans discuter. On a créé une équipe et on a eu des résultats avec un titre en 2009. L’année qui a suivi, on aurait pu transférer tous les joueurs sur lesquels il y avait de fortes demandes. Mais Laurent Blanc voulait une équipe performante en Ligue des champions donc on a gardé ces joueurs quitte à les laisser partir pour zéro euro comme Marouane Chamakh. D’autres ont prolongé mais cela nous a coûté très cher. On a fini sixièmes, sans être européens. Ça nous a coûté encore plus cher ensuite. La même chose s’est passée avec Lille, Montpellier, Marseille ou Lyon. C’est pourquoi on est obligé de repasser par une politique réaliste et le centre de formation. Cela ne veut pas dire qu’on ne repartira pas du bon pied avec des jeunes comme Gajic. On sait que ce ne sera pas le meilleur arrière droit de France cette saison mais on bâtit sur l’avenir.

(…) On a perdu à Lorient, ce n’était pas le Real Madrid. Combien de joueurs de Lorient on prendrait ? Un seul, au maximum. On n’a pas de souci avec notre effectif, c’est surtout un problème de comportement et un sujet tactique. On a perdu Marc Planus, il avait joué cinq matches la saison dernière. Faubert pareil. Mariano, lui, est vraiment un départ qui compte. Mais s’il est parti, c’est qu’il l’a souhaité. Il n’a pas voulu prolonger et on ne pouvait pas attendre qu’il parte libre dans un an. Aussi, pour répondre à nos besoins dans e jeu, on avait recruté en janvier deux garçons en vue de la saison à venir : Isaac Kiese Thelin et Clément Chantôme. Notre politique, on l’a vu avec Rolan qui a mis du temps pour s’imposer, c’est d’essayer d’anticiper. (…) N’oublions pas non plus Diabaté et Jussiê, qui étaient blessés l’an dernier et sont presque des recrues, comme Sané, et l’éclosion de Crivelli et Guilbert également. Le vrai souci c’est qu’on est bon, voire très bon, contre les gros et pas contre les petits !

(…) Pour Abdou Traoré, on s’est posé la question (si c’était une erreur de casting, NDLR). Mais le salaire d’Abdou a été très largement réduit. Il n’est payé qu’au match titulaire, il ne coûte pas cher. Ce n’est pas lui qui mettra nos comptes dans le rouge. Il ne faut pas croire qu’on fait n’importe quoi. De tous les clubs français, je n’en vois pas un à l’équilibre. Lorient ? Guingamp ? Ils jouent le maintien chaque année. Et dès qu’un joueur vaut un petit quelque chose, ils le mettent sur le marché. Tous les clubs qui jouent le Top 10 perdent de l’argent. »

« Qui a mis de l’argent en France ces derniers temps en dehors de Paris et Monaco, grâce au Qatar et à leur investisseur russe ? Louis-Dreyfus, à Marseille, c’est du mécénat. A Lyon, Aulas a trouvé Jérôme Seydoux, qui met beaucoup d’argent pour la construction du grand stade et l’équilibre de l’équipe. A Toulouse, il y a Sadran, à Lorient, il y a Féry… Ce ne sont pas des entreprises, comme nous avec M6, qui mettent de l’argent dans les clubs, ce sont des entrepreneurs privés qui mettent cet argent de leur poche. Maintenant, s’il y a un actionnaire riche, ambitieux, qui sonne à la porte des Girondins de Bordeaux, il sera le bienvenu !

(…) Il ne faut pas confondre ambition et moyens. De l’ambition on en a, des moyens moins… Dire « Mettez plus de moyens pour avoir un plus de résultats », je n’appelle pas ça avoir de l’ambition. Nous, on veut déjà arriver à peu près à l’équilibre financier – bientôt j’espère – pour ne pus perdre d’argent chaque saison. Il y a, dans cette optique, un nouveau contrat de droits TV – rien à voir avec l’Angleterre cependant – qui devrait nous aider un peu à y arriver. Je rappelle d’ailleurs que le premier du championnat de France va toucher 45-50 millions d’euros de droits TV, contre 195 pour le dernier en Angleterre… Difficile de lutter. Alors on va devoir s’appuyer sur la formation, être imaginatif en recrutement, développer de nouveaux revenus.

(…) Si demain on me dit « Pourquoi vous n’allez pas recruter comme Paris, qui cherche à avoir Cristiano Ronaldo ?! », c’est hors sujet. On ne fera jamais ça. Avec un peu moins de moyens, on devrait quand même pouvoir faire ce que fait Monaco, qui prend beaucoup de risques avec des jeunes achetés 4-5 millions d’euros. Ce qui est déjà beaucoup pour certains je trouve. Je préfère prendre plusieurs jeunes à 5 millions, plutôt qu’un Falcao à 50 sans arriver à le refourguer depuis. Je parle de Monaco comme d’un exemple, à la différence que notre objectif c’est de créer du potentiel, pas de revendre directement pour faire une plus-value. On veut avoir des bons jeunes, car on sait qu’on ne pourra pas les faire venir ensuite, quand ils seront devenus des joueurs confirmés. Rolan, Gajic ou Kiese Thelin rentrent dans ce cadre. Après, on va peut être se gourer quelques fois, c’est possible… Monaco et tous les autres se trompent aussi. Mais voilà le modèle économique vers lequel on tend en matière de recrutement, en plus de la formation. »

 

8. LES CAS CONTENTO ET KIESE THELIN

« C’est vrai que Diego Contento a du mal. C’est Willy Sagnol qui souhaitait voir ce garçon rejoindre Bordeaux Et il se pose des questions depuis, il essaye de le faire émerger. Contento a joué une finale de Ligue des Champions, gagnée par le Bayern Munich, il a de l’expérience, mais il tarde à confirmer son talent à Bordeaux. Il reste un joueur de 25 ans seulement, qui change de culture pour la première fois de sa carrière. Pour lui, c’était plus facile d’être un jeune pro, débutant au milieu des stars qui te font briller, que de s’imposer à Bordeaux en venant avec un statut « made in Bayern ». On savait que ce n’était pas une star, on n’a jamais fait croire ça, mais lui a peut-être un peu de mal à assumer ce changement de contexte. On s’interroge

(…) Je comprends les interrogations des supporters sur Kiese Thelin, on les partage aussi au club. On a déjà eu un cas à peu près équivalent récemment ; un joueur jeune, étranger, international, qui a mis du temps à percer ici : Rolan. Il a été très bon la saison dernière. Cette saison, en revanche, c’est vrai qu’on ne peut pas dire qu’il soit exemplaire. Il est même vraiment médiocre. Mais il a vécu un été chargé avec une Copa America qui a grandement gêné sa préparation, et peut-être aussi des envies d’ailleurs…

Pour en revenir à Thelin, je dirai que quand on recrute quelqu’un comme ça, c’est qu’on l’a observé au moins douze ou quatorze fois avec son club, en se déplaçant à l’étranger. Et tous les gars qui l’ont observé dans notre cellule de détection étaient unanimes sur son talent. Aussi, quand je regarde la concurrence qu’il y avait autour de nous pour recruter ce garçon, avec beaucoup de clubs qui s’intéressaient à lui, des clubs d’un bon niveau en Europe, je refuse de croire qu’il n’a pas de potentiel. Il est quand même sélectionné en équipe Espoirs de Suède, avec qui il a gagné l’Euro, et même quelquefois appelé chez les A. Ses pairs et les observateurs en Suède lui reconnaissent des qualités. Il faut donc être patient. On essaye de l’encourager. Comme Contento, il est jeune, il change de culture, de pays, de langue, de statut. Sans dire qu’on s’est gouré, car on croit toujours à son grand potentiel, on sait qu’il y a toujours le risque qu’un joueur ne fasse jamais rien chez nous. C’est la vie d’un club, et parfois de très bons joueurs, surtout en attaque, brillent dans un club et pas dans un autre durant leur carrière.

(…) Comme je vous l’ai déjà dit, il n’y a pas que les supporters qui attendent plus de lui. Vous croyez que je suis content d’avoir investi sur un transfert plus un salaire et de voir que le joueur ne répond pas à nos attentes ? Mais je dois aussi avoir du recul, vu que j’ai vingt ans d’expérience. J’ai vu des joueurs qui ont mis du temps à s’imposer. On n’a pas recruté que des Pauleta qui mettent trois buts pour leur premier match ! Il faut accorder du crédit aux gens, surtout quand on sait bien qu’ils ont un niveau qui a séduit de nombreux clubs autres que nous. Après, peut-être qu’un jour on arrivera à la conclusion qu’il ne s’adapte pas à Bordeaux… Là, ça va faire douze mois qu’il est là puisqu’il est arrivé en janvier, donc il faut lui laisser encore un peu de crédit. Je me souviens d’un cas comme André. il est revenu au Brésil et en ce moment il met des buts, alors que lors de son prêt à Bordeaux ça n’avait pas marché, pas plus qu’au Dynamo Kiev. Voilà, ça arrive. La chose qui me rassure pour Isaac Kiese Thelin, c’est qu’il garde une cote sur le marché des transferts. Je sais qu’il plaît encore à des clubs. Alors peut-être qu’il n’exprimera pas du tout, pas tout de suite,  son potentiel et qu’il explosera ailleurs… ou qu’il le montrera bientôt en Gironde, ce que je souhaite. Mais pour l’instant, je me pose sur lui les mêmes questions que vous tous. »

 


9. LES DYSFONCTIONNEMENTS AU NOUVEAU STADE

« Le stade, on le découvre en même temps que vous et à chaque match on apprend des choses encore, car il y a des dysfonctionnements, qui sont parfois causés par des soucis d’organisation qui ne sont pas de notre fait. L’idée était d’avoir un stade dont on pouvait faire le tour, pour pouvoir choisir notamment son point de restauration et avoir une variété d’offres large. On a été mis en difficulté par des gens pas très respectueux de la discipline, se déplaçant du virage sud pour aller prendre des places ailleurs, ne respectant pas les places qui leur étaient attribuées. Ça a provoqué quelques tensions entre spectateurs et on tente d’y remédier. Ce n’est pas normal que cette coursive qui est prévue pour être un déambulatoire ouvert à tout le monde ne fonctionne pas assez bien. Elle ne devrait pas être pleine pendant le match avec des gens voulant voir le jeu depuis cet endroit et gênant sans complexe les handicapés qui, eux, ont leur place ici, en bordure. On a aussi des toilettes pour femmes utilisées par les hommes et qui sont dans un état lamentable et difficilement utilisables par les dames. Bref, on a encore besoin de découvrir le stade, d’apprendre à le gérer, mais l’incivilité des gens fait qu’on est obligé de prendre des mesures que l’on ne souhaite pas au niveau de la sécurité et de la circulation des supporters. »

 

10. COMMENT LE CLUB VA HONORER LA MÉMOIRE DE DOMINIQUE DROPSY

« Peut-être que je suis un peu iconoclaste sur ce sujet… J’ai eu énormément de plaisir avec Domi, et beaucoup d’affection pour lui pendant des années. Je garderai un souvenir formidable de lui, durable, intact. Mais je ne suis pas dans la démonstration excessive. Ce n’est pas parce qu’on va mettre le nom de Dominique sur un bâtiment que ça va donner la mesure de notre affection. Sinon on va vite trouver le bâtiment trop petit… Malheureusement, d’autres gens nous ont déjà quittés, d’autres personnes mémorables du club. Pourquoi, dans l’affectif, penser à Domi d’abord et oublier les anciens qui sont morts avant lui, et qui méritaient aussi ? Donc, voilà… Le démonstratif et le symbolique, ce n’est pas ça la mesure de l’affection que l’on a pour quelqu’un. Il faut faire la part des choses entre ce qu’on veut faire et la tradition. Il faut respecter les traditions mais ce n’est pas non plus un prétexte pour tout faire dans les hommages pompeux. On va rester dans la sincérité, dans l’amour simple et sans artifices, et dans l’affection sobre et respectueuse. Domi restera dans nos cœurs, et c’est ça le plus important. »