Bordeaux retrouve la victoire
Sans victoire en championnat depuis fin novembre (3/2 à l’arrachée contre Dijon), soit une série de 6 matches (3 nuls, 3 défaites, 2 buts marqués et… 11 encaissés), Bordeaux a donc ENFIN pu stopper l’hémorragie ce weekend, continuant, paradoxalement, sa bonne série de matches sans défaite… toutes compétitions confondues. En effet, en comptant les coupes nationales, le FCGB reste sur 5 matches sans revers (3 victoires, 2 nuls, 6 buts pour, 3 contre).
Mais, face à un Toulouse FC également mal en point et tombé, également, dans le ventre mou du classement, gagner ce « derby de la Garonne » n’a pas été facile, comme attendu. Ce à quoi on ne s’attendait pas du tout, par contre, c’est à l’ouverture du score au bout de… 14 secondes. Œuvre de Valentin Vada, opportuniste sur un tir contré de François Kamano, et qui a enfin débloqué son compteur « buts » en pro, cette réalisation a facilité les choses mais a surtout mis Bordeaux dans une position de gestion souvent regrettable et regrettée (au moins par le coach…), dans laquelle les Marine et Blanc semblent pourtant se réfugier trop souvent, malgré le fait qu’elle leur coûte cher la plupart du temps.
Heureusement, pas cette fois-ci ; car un autre « fait de jeu », à la 42ème minute, va encore aller dans le sens des locaux. Alors que la première mi-temps, terne, des deux côtés, arrivait à son terme, le jeune milieu des Violets, Yann Bodiger, tacle lourdement son aîné, Jérémy Toulalan. L’arbitre juge le geste assez dangereux et non maitrisé pour sortir le rouge direct et la deuxième mi-temps ; que Milan Gajic joue à la place de Youssouf Sabaly, légèrement blessé ; prend donc une autre tournure, plus débridée.
Un peu à l’image de ce que Bordeaux avait subi à Montpellier mi-décembre (défaite 0/4, en jouant à 10 pendant la plupart du match, avec un handicap au score), la possession de balle va se retrouver majoritairement (55%) en faveur de l’équipe… en infériorité numérique, tandis que l’adversaire exploite sa supériorité par du pressing et des projections collectives rapides et tranchantes à chaque récupération de balle. Ainsi, à défaut de savoir faire le jeu, un souci récurrent pour les porteurs du scapulaire, ne posant pas assez le jeu, les situations arrivent à la pelle quand on utilise les espaces laissés par les autres. Surtout à 11 contre 10, surtout dans le 4/3/3 actuel, où le milieu Toulalan/Plasil/Vada tient de plus en plus la route.
Cependant, bien que les « situations » n’aient pas manqué, transformer celles-ci en « occasions » nettes a été un calvaire pour les hommes de Jocelyn Gourvennec. On ne parle même pas de la conversion en but… Ce fut donc un festival de 3 contre 3 voire de 3 contre 2 gâchés par les Bordelais, à cause de mauvais choix techniques (Laborde, Vada, Malcom, Kamano), d’exécutions hasardeuses, de retours toulousains etc. Des tirs, ça oui, il y en a eu : 22, soit beaucoup plus que lors des derniers matches ; mais moins de la moitié ont été cadrés et beaucoup n’étaient pas vraiment judicieux.
A 20 minutes de la fin, sur un bon renversement de Théo Pellenard, Kamano, qui venait de gâcher plusieurs balles de 2 à 0, obtenait un pénalty, mais Malcom, dont la course d’élan n’avait rien d’académique, butait sur Alban Lafont. Avec ce 5ème pénalty (!?!) manqué de la saison par un Bordelais (sur 7 obtenus), le scénario du 1/1 en fin de match pendait encore au nez des Girondins, d’autant que les Toulousains, dominés mais toujours vaillants, avaient des armes à faire valoir (Braithwaite, Toivonen, Trejo, plus Jullien et Diop sur les phases arrêtées). Jérôme Prior dû même s’employer deux fois, le tout en quelques secondes, pour sauver les meubles sur un moment de flottement de sa défense (81ème). Une défense où Nicolas Pallois, en dépit de relances trop souvent à l’emporte-pièces, et Igor Lewczuk auront plutôt été efficaces par ailleurs.
Finalement, Bordeaux obtenait un succès aussi court qu’incontestable et… inquiétant ; toujours. A quelques jours de recevoir le Paris Saint-Germain, qui semble monter en régime, pour ce qui sera, quand même, une demi-finale de coupe (de la Ligue), les Girondins se seront, au moins, rassurés au niveau comptable, restant dans la première partie de tableau, non loin de la 5ème place. On aimerait plus, mais c’est déjà ça…