[BILAN] La saison 2016/17 des milieux bordelais
Jeudi : les gardiens ; vendredi : les défenseurs ; samedi ? Les milieux ! En attendant les attaquants, dimanche, et la reprise de l’entraînement, lundi, voici le 3ème volet (sur 4) des bilans individuels de la saison dernière.
Au début composé de quatre joueurs, et assez friable, puis ensuite de trois éléments, et vrai point fort de toute l’équipe, le milieu de terrain du FCGB version Jocelyn Gourvennec aura vu plusieurs joueurs influer – de près ou de loin – à l’embellie girondine de la seconde partie de saison.
Arrivé libre de tout contrat après sa résiliation à Monaco, Jérémy Toulalan (36 matches) aura mis du temps à s’installer dans l’entre-jeu bordelais. Associé à Jaroslav Plasil tout le début de saison, formant un duo de ‘vétérans’ pas vraiment complémentaire, l’ancien ‘6’ lyonnais aura eu besoin de plusieurs mois avant de s’imposer pleinement comme LE milieu récupérateur tant attendu, depuis longtemps, à Bordeaux. Le joueur formé à Nantes à même fini par récupérer, très naturellement, le brassard de capitaine, et ce même quand il a dépanné en défense centrale, où il pourrait d’ailleurs jouer davantage à l’avenir.
Le passage du 4-4-2 au 4-3-3, survenu en décembre et bien maintenu par la suite en 2017, aura donc permis à Jérémy Toulalan de retrouver son meilleur niveau, dans un système qu’il a connu dans tous ses autres clubs ; mais l’aide de ses partenaires y est pour beaucoup aussi. À ses côtés, on va trouver Valentin Vada (34 matches), qui aura été l’un des plus beaux symboles de cette saison 2016-2017 : après une première partie de saison plutôt très quelconque, avec son jeune âge et son expérience à peine grandissante, le relayeur argentin des Marine et Blanc a haussé le ton au début de l’année civile 2017. Marquant pas moins de six buts en championnat lors de la seconde partie de saison (+ 3 passes décisives données dans la saison), “Valé” aura franchi un cap dans sa jeune carrière. Cap physique, technique, et dans la régularité.
L’arrivée ô combien précieuse de Younousse Sankharé (18 matches) au mercato hivernal n’est également pas anodine dans la mutation salvatrice de notre milieu girondin. Venu sur la pointe des pieds, après six premiers mois très mitigés à Lille et surtout avec l’étiquette “ancien protégé de l’entraîneur”, Younousse Sankharé a dynamisé l’entrejeu bordelais, grâce notamment à 5 buts et 3 passes décisives toutes compétitions confondues, mais surtout à un apport complémentaire dans le trident du milieu, là où son profil présente un équilibre si rare entre impact défensif et projection offensive. A 27 ans, l’international sénégalais formé par le Paris Saint-Germain et passé par Guingamp semble être la bonne personne, dans le bon club au bon moment.
Des valeurs certainement très appréciées par l’inoxydable Jaroslav Plasil (45 matches, 4 passes et 2 buts). Âgé de 35 ans, l’ancien monégasque aura connu pas moins de 32 titularisations lors de cette saison 2016-2017. Moins souvent aligné par Jocelyn Gourvennec en seconde partie, suite à l’arrivée de Younousse Sankharé et à l’éclosion confirmée de Valentin Vada, “Jaro” n’en demeure pas moins un homme de base de l’effectif des Girondins de Bordeaux, un modèle même pour certains de ses coéquipiers. Et le Tchèque, qui a rempilé une dernière année, lui qui était en fin de contrat, rend encore de précieux services dans la rotation, et garde parfois le brassard de capitaine, même s’il n’est plus LA référence dans le cœur du jeu aquitain, ayant passé le flambeau à ses cadets.
Dans la série “ont peu joué, voire pas du tout”, pas mal de milieux bordelais se signalent. Le trop discret Mauro Arambarri (6 matches, 1 passe décisive), déjà, qui aura vécu deux titularisations en Coupe de France, pour un temps de jeu total de 175 minutes toutes compétitions confondues ; soit 32 de plus que l’illustre Abdou Traoré (10 entrées en jeu) et ses petites 143 minutes de temps de jeu répertoriées par le site officiel. Si le jeune uruguayen reste sous contrat jusqu’en 2020, le malien, à 29 ans, va finalement quitter son club formateur, libre, sans jamais s’y être imposé. Pas de temps de jeu du tout, en revanche, pour Younès Kaabouni, qui aura au moins su garder le bon rythme en équipe réserve. L’ancien capitaine des vainqueurs de la Coupe Gambardella 2013, même s’il dispose encore un an de contrat, devrait quitter le FCGB cet été.
Pour sa part, à cause d’un retour tardif dans le groupe, le temps de revenir d’une longue blessure au genou et de retrouver la forme en CFA 2, Nicolas Maurice-Belay n’aura pu, lui non plus, fouler les pelouses en Ligue 1 cette saison et montrer sa patte gauche. L’ancien sochalien, 32 ans, quitte Bordeaux en fin de contrat et avec un CV enrichi de 6 saisons en Gironde (187 matches, 11 buts et 23 passes décisives, 1 Coupe de France). Un monde d’écart avec le tout jeune Zaydou Youssouf (70 minutes en 3 matches joués), pas encore majeur, qui aura débuté sa carrière en pro cette saison, avec une première titularisation très délicate face à Lille fin 2016 et connu deux autres entrées en jeu, en Ligue 1 puis en Coupe de la Ligue. International U18 avec la France, il a l’avenir devant lui, tout comme Daniel Mancini. Arrivé en janvier, après sa formation en Argentine (Proyecto Crecer, puis Newell’s Old Boys), ce pote d’enfance de Valentin Vada n’a joué qu’en CFA 2 sur la seconde partie de saison, et pourrait être prêté l’an prochain, afin de jouer en pro et de s’aguerrir. Mais le club compte sur lui pour le futur.
Conclusion
On constate une hiérarchie très nette, et assez logique car dégagée au fil de la saison selon les performances, entre les 4 milieux à avoir joué et les autres, qui se sont contentés de miettes, ou n’ont même pas eu l’occasion de jouer. Avec l’arrivée du danois Lukas Lerager, enregistrée cet été, et probablement des départs, mais aussi, peut-être, d’autres arrivées ; on attendra donc un peu plus d’homogénéité durant la saison qui s’annonce. Le calendrier bien plus chargé, on l’espère, si Bordeaux passe les tours préliminaires d’Europa League, imposera en effet, quel que soi(en)t le(s) shéma(s) tactique(s) utilisé(s), d’avoir une profondeur de banc supérieure. Mais aussi, comme ces derniers mois, une ossature répondant présent et permettant d’avoir toute la stabilité nécessaire aux bons résultats sur la durée.
Crédit image de Une : D. Le Lann / Girondins.com