Silence, on coule
Au stade Michel d’Ornano il y a eu, bien sûr, cet accrochage sur François Kamano après 2 minutes de jeu, qui aurait pu complètement changer le scénario de la rencontre – encore aurait-il fallu que les Girondins transforment le pénalty – ; mais il y a surtout eu un nouveau revers des Marine et Blanc, le 5ème en 14 journées de L1.
On ne change pas une équipe qui ne gagne pas
Après le match nul contre Marseille, Jocelyn Gourvennec alignait de nouveau un prévisible 4-3-3 face aux Caennais, où seul Vukasin Jovanovic remplaçait Igor Lewczuk, blessé. Un système prévu dès le matin dans la presse, malgré plusieurs séances d’entraînement à huis clos au cours des derniers jours qui auraient pu laisser penser à un nouveau système travaillé ou bien au moins à une nouvelle animation tentée. Ce samedi à Caen, Jocelyn Gourvennec a donc renouvelé sa confiance à Jérémy Toulalan dans l’axe de la défense. Ce samedi à Caen, Jocelyn Gourvennec a renouvelé sa confiance à Théo Pellenard dans le couloir gauche de la défense, mais aussi à Younousse Sankharé au milieu, ou encore à sa triplette Malcom – Kamano – De Préville.
Une entame bordelaise, un réalisme caennais
Rapidement en jambes, les Bordelais ont d’abord pris le match par le bon bout, avec ce premier débordement de Kamano donc, qui allait faire subir un supplice à Frédéric Guilbert au cours de ce premier acte. Quelques minutes plus tard seulement, les Girondins appuyaient de nouveau avec un beau mouvement entre Sankharé et Kamano, conclu de près par Malcom dont la subtile déviation trouvait la main de Rémy Vercoutre (6è). Emballés, les Girondins remettaient le couvert sur un coup-franc de Malcom smashé par la tête de Jovanovic, malheureusement un peu trop au centre et donc déviée par Rémy Vercoutre (9è).
Perturbés par cette entame girondine, Caen venait de se jauger, avec ces trois occasions bordelaises les plus franches de cette première période, et en profitait pour reprendre doucement le contrôle du milieu de terrain. Sur leur premier tir (et premier cadré), venu suite à un centre côté gauche de Ronny Rodelin, Ivan Santini trompait l’arrière garde bordelaise pour replonger les Girondins dans leurs maux. De quoi embraser le public, qui allait de nouveau vibrer quelques minutes plus tard sur une frappe osée d’Adama Mbengue qui terminait sur la barre de Benoît Costil (39è). Les Girondins ne refaisaient surface que quelques instants plus tard, lorsque Malcom était impliqué au cœur d’un accrochage dans les derniers mètres. Monsieur Karim Abed ne sifflant pas de pénalty, pour une action ici moins litigieuse qu’en début de match avec Kamano.
Kamano, justement, était l’homme que les Marine et Blanc allaient retrouver en début de seconde période. Avec deux changements à la pause : un premier avec la sortie du transparent Sankharé et un second, tactique, avec un passage en 4-2-3-1 où Nicolas de Préville tournait autour de l’entrant, Alexandre Mendy ; Bordeaux allait se jeter dans la bataille avec un débordement de De Préville côté droit dont le centre en retrait trouvait Kamano pour une frappe… sur la barre transversale (47è).
L’impression que rien ne changera
Après cette occasion, les Aquitains n’ont plus brillé jusqu’à la 91ème minute de jeu et un but inscrit par Mendy, mais refusé pour un hors jeu valable. Pour tenter de bousculer le scénario de cette rencontre, Jocelyn Gourvennec a alors choisi de sortir le remuant Kamano pour Cafu (72è) suivi du remplacement d’Otavio par Jaroslav Plasil (76è). Avec un intermittent et un ‘vétéran’, Bordeaux a filé droit sur sa cinquième défaite de la saison ; la 5ème en 7 matches.
Un scénario quelque peu attendu après Marseille, où les discours d’après match étaient axés sur la méthode Coué du : « Nous avons retrouvé un état d’esprit, nous allons mieux » ; conjugué aux regrets du manque d’efficacité et complémentés de critiques ouvertes sur l’arbitrage. Après le folklore et la fête (en tribunes) face à Marseille, la fumée des fumigènes de dimanche dernier est retombée et a laissé les Girondins face à leurs moyens. Ceux d’une équipe prévisible dès la semaine qui précède le match avec une composition devinée et une animation vue et revue où les joueurs s’essoufflent peu à peu : Sabaly, Malcom ou Sankharé dernièrement, qui évoluent au milieu de quelques joueurs aux compétences limitées, comme Pellenard ou Mendy, qui tentent de faire de leur mieux.
Silence, on coule
Tout ceci nous amène à la 13ème place du classement de Ligue 1 après 14 journées jouées. Dans une saison où l’élimination européenne a presque coupé tout intérêt de ce nouvel exercice, les Girondins chutent maintenant au classement en championnat. La Ligue des Champions, évoquée très rapidement en début de saison par quelques joueurs comme un objectif, est désormais une grande blague, la qualification en Europa League se complique désormais avec plusieurs équipes comme Troyes, Dijon, Amiens ou Caen qui devancent les hommes de Gourvennec au classement. Logique tant ces équipes s’appuient sur des valeurs simples d’humilité et de respect du jeu ; mais illogique pour une équipe comme le FC Girondins de Bordeaux.
Rendez-vous dès mardi, face à Saint-Étienne (15ème journée), une affiche aux parfums d’Europe… entre deux équipes malades, dont Bordeaux, à 3 points des relégables.