Une défaite sans les honneurs
Après quatre victoires consécutives en Ligue 1 (Nantes, Lyon, Strasbourg et Amiens) Bordeaux se déplaçait à Marseille, chez l’un des leaders du championnat. En grande forme depuis quelques mois, les Olympiens étaient donc les véritables favoris au coup d’envoi de la rencontre, et ceci malgré un calendrier chargé (matchs d’Europa League, double opposition à venir face au PSG) ; la preuve que l’outsider Bordeaux a perdu de sa superbe au cours de ces derniers mois, voire saisons.
Pour attaquer cette rencontre, Gustavo Poyet avait prévu de défendre. Défendre comme contre Lyon, à Nantes et Strasbourg, des matchs où les Girondins avaient fait bloc avant de s’imposer grâce à un brin de réalisme offensif. Mais parce que Marseille n’est pas Gijon ou Valladolid, le plan de jeu de l’entraîneur uruguayen a vite tourné au calvaire pour son équipe et les supporters de football. Regroupés bas, très bas, trop bas, les Girondins n’ont montré rien d’autre que le fait de s’afficher en équipe soumise et s’ils ont certes assez bien verrouillé les possibilités offensives marseillaises, l’ouverture du score de Florian Thauvin (de la tête sur un corner de Dimitri Payet) n’est venue que concrétiser une logique imparable (35ème minute de jeu), car Benoît Costil avait déjà sauvé les siens à quelques reprises, soulageant une défense parfois dépassé, avec un Théo Pellenard souvent dans le rouge.
D’entrée de jeu, en seconde période, les Marseillais ont su continuer leurs allants offensifs, Morgan Sanson est lui tombé sur un Costil de gala qui a remporté son face à face (58ème). Côté bordelais, il y a aura eu un peu de mieux dans ce second acte. Rentré en jeu à la place d’un Nicolas de Préville touché au genou, François Kamano a tenté quelques impulsions intéressantes, à l’image de son bon ballon pour Martin Braithwaite (lui aussi entré en jeu) dans la surface, lequel a pu « prouver » qu’il n’était pas vraiment un renard à l’affût des bons coups amenés par ses coéquipiers (71ème). Devant lui, Gaëtan Laborde a connu un match très difficile : esseulé, l’attaquant bordelais a aussi manqué cruellement de maîtrise sur deux occasions de la tête qu’il a eues. De par ses impulsions lancées en seconde période, avec de belles montées balle au pied et des fautes provoquées, Malcom aura, pour sa part, un peu relevé la tenue du jeu bordelais. En vain.
A l’issue d’un match où il n’a pas vraiment montré d’ambition, Bordeaux attaque sa série de trois gros matchs révélateurs (Marseille, Nice et Monaco) par une énorme sensation de frustration. La réception de Nice, dimanche, sera différente – on l’espère – car l’adversaire est en ce moment moins bien que l’OM ne l’était hier au Vélodrome. Mais il faudra que notre équipe puisse proposer un semblant de jeu, plus que hier sur la Canebière.
crédit image : AFP