Le Paris Saint-Germain remet doublement Bordeaux… à sa place ?
Deux matches, deux défaites, 0 but pour et 4 contre (0-1 à domicile chez les hommes, 3-0 en déplacement chez les femmes) : c’est le bilan du double duel Bordeaux – Paris Saint-Germain de ce weekend de la fin septembre 2019.
Considéré par Joe DaGrosa, le boss de l’actionnariat américain des Girondins et officiellement président du FCGB, comme le club « caïd » du championnat de France, le PSG a évidemment – du fait des moyens quasi-illimités de son actionnaire, le fonds étatique Qatar Sports Investments – des ressources que le FCGB n’a pas ; ce qui n’empêche pas JDG de rêver à les concurrencer à terme, avec son projet. Mais ce ne sera pas pour tout de suite.
Car samedi au ‘Matmut Atlantique’ / stade René Gallice (8ème journée de L1), comme dimanche au Camp des Loges (4ème journée de D1), le favori parisien s’est bien fait respecter contre l’outsider bordelais. Paradoxalement, et même si les scores ne le montrent pas, les femmes ont été, à l’extérieur, plus proche que les hommes, à domicile, d’inquiéter le PSG : en effet, dimanche, avant que Marie-Antoinette Katoto et Grace Geyoro ne fassent basculer le match à la fin de la première période, les occasions les plus franches de mener 1 à 0 avaient été pour les Aquitaines et Khadija Shaw, qui n’a malheureusement trouvé que la barre transversale. Mais vu le contexte de la Division 1 et la progression express des FCGB Girls, 4èmes la saison dernière, pour leur troisième année et D1 et leur quatrième année d’existence, pas étonnant qu’elles aient pu, dans le contenu du match, tenir parfois tête à Paris. Visant ouvertement le podium, les joueuses de Pedro Losa, 3èmes après 4 journées avec 9 points, cherchent à réduire l’écart avec l’Olympique Lyonnais, meilleure équipe de France et d’Europe, et le PSG… Dans cette optique, et même si le 3-0 pique un peu, avoir opposé plus que de la résistance à Paris, chez elles, est un bon signe.
Du côté des hommes, en revanche, inutile de trop en dire sur l’écart énorme entre le PSG, multiple champion de France ces dernières saisons et vainqueurs des coupes nationales de façon très régulière, et des Girondins de Bordeaux qui n’ont plus été classés plus haut que 6èmes à l’issue d’une saison de L1 depuis… 2012 (5ème place, avec 61 points). On le savait déjà : Paris vise le(s) titre(s) et Bordeaux vise… On ne sait pas vraiment, justement ! Le Top 5 selon Hugo Varela et Maxime Poundjé, l’Europe selon Edson Mexer et Enock Kwateng, mais seulement le Top 10 de L1 selon Joseph DaGrosa Jr. et Laurent Koscielny. Le président délégué, Frédéric Longuépée, n’avait quant a lui… pas donné d’objectif chiffré de classement final, sinon celui de faire évidemment du mieux possible. Enfin, le coach Paulo Sousa n’avait lui pas parlé clairement d’Europe pour 2019-20, mais a également été dans l’idée d’être le plus haut possible. Finalement, pour un club présentant désormais le 9ème budget de Ligue 1 et ayant budgétisé une 6ème place (et sans qualif’ européenne) en mai 2020, perdre à domicile 0-1 après avoir vendu chèrement sa peau contre l’ogre parisien n’est que… « logique ».
Actuellement 7èmes de Ligue 1 après 8 journées, avec 3 victoires (à Dijon, à Amiens et contre Metz), 3 matches nuls (à Lyon, contre Montpellier et contre Brest) et puis 2 défaites (à Angers et contre Paris) pour 12 points sur 24 possibles, le FC Girondins de Bordeaux semble à sa place. Cependant, vu les écarts (6 points entre le 4ème, Lille, et le 19ème, Saint-Étienne) ça ne veut encore rien dire de vraiment définitif. Les deux prochains matches des hommes au scapulaire, à Toulouse (J9) et contre Sainté (J10), permettront d’y voir un peu plus clair sur le fait de savoir si la place de ce Bordeaux est plus proche du Top 5 ou du ventre mou. On arrivera d’ailleurs, après ce ‘derby de la Garonne’ et le duel face aux Verts, au fameux tournant des 10 matches, celui que le gardien de but et capitaine Benoît Costil avait fixé récemment comme celui pour faire un premier bilan. Le rendez-vous est pris.
En tout cas, pour se rapprocher du Paris Saint-Germain, sur un match et encore plus sur une saison, il faudra d’abord attendre que le plan à moyen-long terme de Joe DaGrosa et de son fonds General American Capital Partners ait du succès et passe quelques étapes. Beaucoup de succès et beaucoup d’étapes. Mais pour l’instant, affronter le PSG n’est qu’un moyen de mettre en perspective l’écart de niveaux. Et l’écart reste énorme.