Florian Brunet (Ultramarines) : « Comme souligne l’ANS, la LFP va sur un terrain qui n’est pas le sien »
Après Laurent Perpigna dans ‘Girondins Analyse’ (radio RIG), lundi, un autre porte-parole des Ultramarines, Florian Brunet, était sur une (web)radio. Hier, dans l’émission ‘Intégrale Foot’, pour le média de supporters… parisiens ‘Ville Lumière’, Florian a remis les choses au clair quant à l’actu animée des UB 87, qui sont en tête de file dans le combat contre la répression des supporters, après ce qu’ils ont vécu à Strasbourg ce weekend (lire ICI).
« Pour contextualiser, disons que nous ça fait déjà un moment qu’on a choisi cette voie de la radicalisation. (On lui signale que le mot peut faire peur) Oui, mais notre radicalisation est légitime par rapport à ce qui se passe. Et ce n’est pas nous qui souhaitons cette radicalisation, mais tous ces gens prenant des décisions contraires à ce qu’il faut faire qui nous obligent à employer de tels mots, à faire de telles actions, comme samedi à Strasbourg. Donc appelons un chat un chat. L’année dernière, on a déjà gagné un premier bras de fer avec la préfecture de Nantes, car au départ le déplacement était carrément interdit, mais on avait réussi à faire fléchir la préfecture en faisant un tapage médiatique et en disant qu’on ne respecterait pas l’interdiction. On avait alors eu un quota de places (250, NDLR). Voilà pour le premier combat qu’on a mené et gagné.
Et cette saison, rebelote, encore à Nantes… Mais ça part de Troyes – Bordeaux, avec la banderole. Notre section Haute-Savoie fêtait ses 25 ans, un voile est déployé sur toute la tribune, et la banderole est tombée à l’étage du bas quand pas mal de fumigènes se sont allumés. On a eu un défaut de vigilance, un fumigène a mis le feu à la banderole. Mais on a surtout prouvé au service de sécurité de Troyes qu’il n’était vraiment pas en place, car il n’aurait pas fallu que ce soit un gros incendie qui prenne, vu le temps qu’ont mis les pompiers à arriver. On a donc surtout rendu service aux gens de la sécurité pour leur montrer qu’ils étaient à côté de la plaque. Mais bon, même si ça a mis un peu de temps à se calmer il n’y a eu aucune blessure, juste une frayeur d’une ou deux minute(s)… C’est resté un incident totalement mineur. Mais les personnes de la Ligue ; qui ont les mains sales et ne se remettent absolument pas en cause – que ce soit pour la tribune qui s’est écroulée à Amiens ou bien pour Furiani, si on remonte encore plus loin – ; viennent nous expliquer les choses, à nous. Nous qui déplaçons depuis 30 ans – en train, en avion, en bus – des supporters à travers la France et l’Europe de façon totalement indépendante, qui organisons des tifos depuis trois décennies, et n’avons aucun blessé grave ni aucun mort sur la conscience ; ce qui n’est pas le cas de la Ligue. Pourtant, c’est la Ligue qui vient nous dire qu’on n’a pas le droit à l’erreur, et nous punit tels des enfants en fermant, de façon totalement arbitraire et irresponsable, les parcages visiteurs de Nantes et de Strasbourg. Il y a un gars de la commission de discipline qui a décidé, et voilà…
Comme le souligne l’ANS (Association Nationale des Supporters), de manière très juste, la LFP va là sur un terrain qui n’est pas le sien, car elle n’a pas le droit de sanctionner les supporters, mais uniquement les clubs. Mais ils s’inventent une légitimé… Sauf qu’ils n’imaginent pas les conséquences des décisions qu’ils prennent. Car derrière, il s’est passé quoi ? Le parcage visiteurs étant fermé, les préfets suivent et se disent que les supporters s’y sont pliés la plupart du temps donc ils font un arrêté – souvent publié 2-3 jours avant, alors qu’on a tout organisé, tout réservé, tout payé – pour interdire le déplacement, comme ça ça permet d’économiser des forces de police, de ne pas s’embêter pour quelques centaines de supporters. C’est pour eux la facilité : le renoncement. Sur le fond comme sur la forme, et même dans la pratique, c’est scandaleux ! Au final, on a même vu samedi que ce sont les supporters adverses qui nous aident ; mais ce n’est pas nouveau. »