Didier Tholot : « Je me suis battu pour revenir, car je n’étais même pas sûr de pouvoir rejouer »
Sur ONZEO, dans ‘Plein Cadre’, l’ex attaquant des Girondins de Bordeaux dans les années 90, Didier Tholot – qui reste un entraîneur en quête d’un banc de touche -, s’est souvenu de sa première saison à Bordeaux, riche en émotions :
« Dans ma carrière, j’avais déjà connu de très bons moments, à Martigues, en faisant deux saisons vraiment complètes, mais ce que j’ai vécu à Bordeaux c’est multiplié par mille niveau émotions. Dans la vidéo que vous me montrez, je suis content car il y a aussi mon but contre Prague, en demi-finale de Coupe d’Europe, dont on ne me parle pas beaucoup alors qu’il est plus beau que celui contre Milan en quart (sourire)… En tout cas, cette saison, et je l’ai souvent raconté, c’est celle des paradoxes. Quand j’arrive, c’est car on m’a fait comprendre que j’ai peut-être la possibilité de porter le maillot Bleu, en vue de l’Euro 96 ; au départ tout se passe très bien, je marque beaucoup en Intertoto, mais j’ai cet accident de bagnole qui me laisse par terre pendant pas mal de temps… Après ça, je me suis vraiment battu pour revenir, car je n’étais même pas sûr de pouvoir rejouer au football, comme le professeur Saillant me l’avait dit. Mais j’arrive à revenir, et je reviens au bout moment ! L’équipe avait fait en sorte de se qualifier, encore et encore, et j’arrive pour jouer le quart de finale et la demi-finale. Et puis, voilà… Il se passe ce que vous savez au final.
Cette saison-là, en championnat, l’équipe va mal. Je me souviens même que sur les commentaires, Charles Biétry avait un petit peu assimilé ma résurrection à celle de Bordeaux. C’est vrai que c’était un petit symbole, un beau clin d’œil, mais qui vaut pour tout le monde, dans la vie de chacun, car on a tous des moments difficiles et si on parvient à les dépasser on vit des choses fabuleuses. C’est une grande victoire par rapport à soi, déjà, et puis pour tous ceux qui vous entourent et croient en vous. L’entourage compte beaucoup dans ces périodes. Et autant, mes débuts à Toulon, c’était un rêve de gosse car je voulais être pro ; autant ce que j’ai vécu à Bordeaux, c’est un rêve de pro. J’ai été parmi la centaine de joueurs français – même si je ne suis qu’un petit nom – à pouvoir jouer une finale de Coupe d’Europe. C’est une fierté, c’est gratifiant, et je souhaite à beaucoup de jeunes de vivre ça car ce qu’on ressent alors c’est… indescriptible. »