Gilbert Brisbois : « Ce qui m’inquiète, à Bordeaux, c’est la nature de l’investisseur potentiel »
Persuadé, depuis que Stéphane Martin est arrivé comme président du club il y a un an, que c’est pour mener la mission de vendre le club, Gilbert Brisbois a (re)parlé de ce sujet, dans ‘L’After Foot’ d’RMC, hier ; alors que des négociations sont en cours entre M6 et de nouveaux investisseurs.
« Sur Bordeaux, mon avis il est très simple : ‘Méfie-toi mon petit Nico (Nicolas de Tavernost, Nldr), regarde ce qui se passe à Lille et ne vends pas à n’importe qui‘… Vous avez vu les infos, là ? Il y a de vraies discussions, et Nicolas de Tavernost, le boss d’M6, l’a confirmé à Sud Ouest. Mais moi, ce qui m’inquiète un peu, à Bordeaux, c’est la nature de l’investisseur potentiel. Il ne s’agit pas d’un amoureux des Girondins de Bordeaux, d’une personne physique qui voudrait faire de grandes choses pour ce club, mais il s’agit d’un fond d’investissement, emmené par un Floridien qui s’appelle Joe DaGrosa Junior – le patron du fond -, avec derrière l’actionnaire majoritaire des Los Angeles Galaxy et aussi actionnaire des Lakers. Donc cette personne elle connait le business du sport, mais le business-modèle américain. Comme Franck McCourt à Marseille, par exemple…
Quand un fond d’investissement américain investit quelque part, il cherche quoi à votre avis ? Il cherche uniquement la rentabilité, c’est à dire la revente. Alors, est-ce qu’aujourd’hui, dans notre football français – même si Bordeaux c’est un nom mondial avec un business à faire – c’est ça qu’il nous faut… ? Après à Bordeaux, ils promettent d’investir, ils veulent faire en sorte que le stade appartienne au club, et ils veulent miser gros sur le merchandising – même si, à Bordeaux, c’est étrange je trouve… -… Ça rappelle exactement toutes les promesses faites par Frank McCourt avant d’arriver du côté de Marseille. En tout cas, si Bordeaux est racheté par un fond d’investissement américain, je suis inquiet. Bordeaux sait ce qu’il a aujourd’hui, même si M6 n’est pas la panacée et n’investit pas autant que les supporters attendent, mais la nature du nouvel investisseur dont il est question, oui, ça m’inquiète.
Donc voilà. Je pense que Michel Seydoux, à Lille, a vendu trop vite l’été dernier, donc je dirais à Nicolas de Tavernost ; qui est plutôt un gestionnaire en mode ‘grand-papa’, pour qui un sou est un sou ; de se méfier. Ce qui semble d’ailleurs être le credo à Bordeaux, vu qu’il a déjà fixé des conditions comme rester un minimum de temps, s’assurer qu’il n’y ait pas de ventes mais des investissements, etc… Les discussions semblent assez avancées, et le choix de Gustavo Poyet comme nouvel entraîneur aurait d’ailleurs été dirigé en partie, à distance, par ce fond d’investissement ; qui a des intérêts en Amérique du Sud. C’est donc tout ça la situation actuelle à Bordeaux. »