Florian Brunet (Ultramarines) reparle encore de la répression subie à Strasbourg
Invité de ‘Liberté Pour les Auditeurs’, le podcast consacré au monde des tribunes, le leader des Ultramarines Bordeaux 87, Florian Brunet, a reparlé du problème qui règne, en ce moment, entre les supporters français – groupes ultras en tête – et les instances (Ligue et pouvoirs publics).
« Notre version des faits sur le déplacement à Strasbourg ? Le procureur et le préfet n’ont pas voulu lâcher, une décision avait été prise. Au départ, ça fait suite à une décision de la Ligue totalement arbitraire et disproportionnée, prise suite au mini-incendie à Troyes, avec une banderole. Comme si nous étions des gens parfaits à qui il n’arrivait pas de faire des toutes petites erreurs… Il n’y a pas eu l’ombre d’une brûlure car ça a été rapidement maitrisé après qu’un fumigène ait commencé à faire brûler une bâche. Enfin, bon, la Ligue a décidé ça, et les pouvoirs publics ont suivi. Nous, depuis trop longtemps, comme tout le monde, on subit des interdictions de déplacements. Alors on voulait bien être compréhensifs avant l’Euro, et pendant l’état d’urgence, mais à un moment donné il faut arrêter. Cela faisait un moment qu’on s’était dit que nous n’accepterions plus cette situation. On sait aussi que l’excuse de Troyes pour interdire le déplacement à Strasbourg ça aurait pu en être une autre. Les interdictions de déplacements, on voit bien qu’elles se multiplient, de toute façon…
Quand on bossait à la CNU, la Coordination Nationale des Ultras, là où on s’est énormément investis au début des années 2000, on nous a fait passer pour des donneurs de leçons. Mais on a toujours pensé à la cause générale, et donc nos dernières décisions ont été mûrement réfléchies. C’est presque un combat politique qu’on mène, car on veut faire bouger les lignes. A Strasbourg, nous étions totalement conscients de ce qui allait nous arriver, mais on voulait que ça fasse réagir. Après, sur le moment, les stadiers de Strasbourg ont été formidables, vraiment. Des mecs hyper corrects, très polis, adorables. Mais comme la Ligue et la préfecture avaient décidé de fermer le parcage puis d’interdire le déplacement, pour ne pas s’emmerder… Voilà. Nous, à partir du moment où nous avons réussi à entrer dans le stade, le but était d’être visibles. Les stadiers ont fait en sorte que tout se passe bien, mais le Préfet a décidé de nous évacuer.
On nous a d’abord dit qu’on allait être gazés – ce qui nous a fait rigoler, car nous étions dans une tribune familiale, entourés de gamins et de femmes, et quand on gaze un bas de tribune vous savez ce que ça fait… -, puis chargés. Et vous avez bien vu, sur les vidéos qui ont circulé, que les CRS n’ont pas pu s’empêcher de mettre des coups de matraques, pour se défouler. Mais nous, dans ce qu’on a fait, l’important c’est que tout est réfléchi. On a été contents, déjà, d’arriver au stade, de rentrer, de pouvoir bâcher, de vivre la première période en chantant. Notre but, il a été atteint, et même au-delà de nos espérances au niveau du retentissement général. Le mouvement #JeSoutiensLesUB87 a marché, on en a parlé sur les médias nationaux, à la télé, à la radio, des personnalités ont aidé la cause, le débat avance enfin un peu dans le bon sens. »