Laurent Perpigna (UB 87) : « La LFP joue avec les supporters en ne les considérant pas »
Dans l’émission ‘Girondins Analyse’ (radio RIG) de lundi – dont le podcast est ICI – le porte-parole des Ultramarines, Laurent Perpigna, a parlé de plusieurs sujets :
– la position des UB 87 concernant les interdictions de déplacement que subissent les supporters et la répression abusive faite autour du football et de ces interdits-là,
– l’état d’esprit du groupe pour la suite de ce combat, où Laurent préfèrerait qu’il y ait ENFIN un dialogue avec les instances mais affirme que les Ultras sont prêts à aller au bout en continuant d’enfreindre les interdits qu’ils jugent illégitimes, comptant sur d’autres groupes pour les imiter et sur une prise de conscience populaire que le tout-répressif n’a pas de sens.
Mais ‘Skunk’ (son pseudonyme au Virage Sud) a aussi expliqué comment il répartissait les erreurs dans cette situation de crise, où il trouve que « l’enjeu est fort pour tout le monde, et surtout pour la Ligue, car personne ne peut se passer des Ultras et des supporters qui sont les premiers à remplir les stades et donc à participer à l’ambiance, au spectacle, et à l’attrait du football ». Il insiste, enfin, sur le fait qu’on aille « droit dans le mur si personne ne veut dialoguer« .
« Après nos 30 ans, il y a eu un accident regrettable à Troyes (une banderole qui s’est enflammé et est tombé dans le parcage, aucun blessé cependant, NDLR), sur lequel on ne se défausse pas de nos responsabilités – jamais ! – et qui nous fait réfléchir. Donc là Ligue a décidé, suite à ça, de fermer nos parcages visiteurs. Pour nous, les préfectures et la Ligue ce n’est pas pareil. A la limite, on comprend qu’une préfecture interdise un déplacement quand la LFP ferme un parcage, le seul endroit sécurisé fait pour les supporters de l’équipe visiteuse. Mais la Ligue n’a pas le droit de forcer la main comme ça, de décider au nom d’une préfecture, et donc de l’État. On ressent ça comme une sorte d’infantilisation de nos groupes, et on ne l’accepte pas, car on est punis sans prévention, sans concertation, privés de notre liberté de circulation ; et c’est aberrant. Mais je répète que, dès lors que la LFP ferme arbitrairement un parcage, aucun Préfet sérieux ne peut autoriser un déplacement. C’est donc la LFP qui joue avec les supporters en ne les considérant pas.
Quand on a fait le déplacement à Nantes, malgré l’interdiction, on est parti en bus, normalement, mais on a vite été rattrapés par la patrouille, car nous étions suivis et écoutés au téléphone – et sans doute qu’ils nous écoutent encore ce soir -, puis ils nous ont interceptés, interpellés, photographiés. On a pris nos identités, et ils nous ont immobilisés et retenus plusieurs heures dans la ville avant de nous laisser rentrer. Mais ce weekend, à Strasbourg, c’est allé encore plus loin.
(…) Pourtant, notre collaboration avec les supporters ultras de Strasbourg, avec qui nous sommes rivaux, a encore montré l’ineptie de toute cette répression-là. Si un déplacement normal avait été permis et encadré comme d’habitude il n’y aurait pas eu d’incidents. Les supporters alsaciens nous ont aidés à avoir des places, ils ont fait grève de chants pendant plusieurs minutes, attendant qu’on bâche pour commencer, et montrant ce qui pouvait arriver dans les stades de la France entière quand il n’y avait pas d’ambiance, pas de bruit. Sérieusement, si demain – à Bordeaux comme à Strasbourg ou ailleurs – les supporters les plus fidèles, ceux qui mettent l’ambiance, sont interdits d’aller au stade et réprimés ; mais à qui on donnera envie de venir au stade ? La Ligue ne peut vraiment pas se permettre de se priver de ceux qui remplissent en premier les stades, qui sont déjà à moitié-vide avec nous. Il n’y a pas donc pas d’autres issues possibles qu’un vrai dialogue, ou un clash, avec des émeutes dans toutes la France, car les supporters d’autres clubs feront bientôt comme nous. La situation est insupportable. »